dimanche 15 décembre 2013

Prêts toxiques aux collectivités





La lettre du CAC 83 aux parlementaires et maires varois

  
                                                                            Toulon le 15 novembre 2013

Madame, Monsieur
  
Dans le cadre de la discussion du projet de loi de finance pour 2014, il est un article sur lequel nous voulons attirer votre attention, l'article 60, en rapport avec l'objet de notre association qui concerne les causes et les conséquences pour les collectivités territoriales et leurs groupements, des emprunts toxiques qu'elles ont pu souscrire dans un passé récent.

Une estimation nationale avait chiffré le préjudice à plus de 18 milliards d'euros et plusieurs centaines de collectivités ont engagé des actions en justice pour obtenir renégociation de ces emprunts dits « structurés », voire dédommagements quand on sait que certains contrats ont pu être entachés « d'oublis », d'informations insuffisantes d'organismes prêteurs dont le rôle de conseillers des collectivités a été mis en cause.

Dexia a dû être recapitalisé par les Etats français et belge pour éviter la faillite. D'autres banques, privées ou mutualistes sont également concernées.

Il nous a été difficile de connaître l'impact réel de ces emprunts toxiques dans le Var, des communes ayant préféré la discrétion et la renégociation amiable plutôt que le recours à la justice. On ne peut pas dire que la transparence règne, en tout état de cause, ni que la situation s'est assainie partout. Le préjudice est, en dernier ressort, supporté par les contribuables et nous nous garderons bien de porter accusation sur les élus, le plus souvent trop confiants, parfois abusés par de redoutables techniciens de la finance, censés donner de bons conseils aux collectivités qui ne gèrent que de l'argent public et qui leur sont familières.

Le gouvernement a donc prévu, dans cet article 60 de créer un fonds de soutien abondé par l'Etat et par l'assurance des banques pour indemniser les collectivités les plus touchées : elles seraient un millier !

Mais ces aides, au demeurant très insuffisantes, seraient conditionnées à l'abandon des poursuites judiciaires engagées ! Une disposition à laquelle nous vous demandons de ne pas souscrire en tant que parlementaires  comme en tant que maires car si le préjudice est reconnu, encore faut-il ne pas demander aux victimes (les collectivités publiques nationales, régionales, départementales et locales) de renoncer à toute procédure.

« Une transaction qui vaudra renonciation à tout contentieux né ou à naître » comme il est écrit à la page 177 (1er §) du projet de loi de finance joint !
  
Nous ne manquerons pas de faire connaître votre position sur ce dossier particulièrement sensible, au cas où vous ne pourriez être présent.
Nous vous assurons, mesdames, messieurs, de notre volonté d'être aux côtés des collectivités victimes de telles pratiques spéculatives au détriment des seuls contribuables.
  

 

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