En proposant à la jeune Léonarda un "accueil à elle et à elle seule",
le président de la République vient de demander à une enfant de 15 ans
de choisir entre la France et sa famille. De choisir entre l'école de la
République et ses parents. Cet affront aux valeurs républicaines se
double aujourd'hui d'un insupportable manquement à la convention
internationale des droit de l'enfant, dont la France est signataire.
En réponse à l'immense émotion provoquée par l'expulsion de Léonarda,
François Hollande rappelle le cadre légal et le "respect de la
loi",propose une accélération des procédures d'expulsion tout en
souhaitant que "l'école soit protégée". La ligne Valls, dans la
continuité du sarkozysme, est confortée alors qu'il faut changer la loi
et mettre fin sans délai à toutes les expulsions de jeunes étrangers
scolarisées.
Nous attendions une parole présidentielle forte, claire. Le président
Hollande pouvait, face aux tensions, aux stigmatisations, en appeler au
sursaut républicain. Plus qu'une occasion manquée, il s'agit bel et
bien d'une grave faute politique et morale car on ne peut jamais
proposer la liberté et l'égalité sans la fraternité. Car, "à elle
seule", cette fraternité est consubstantielle de notre République.
Olivier Dartigolles

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