Deux militantes de l’Unef agressées
Une étudiante syndicaliste de Paris-I a été attaquée au cutter, jeudi,
chez elle. Avant-hier, une militante de Nanterre a été agressée.
«Sale gauchiste, on sait où tu habites, on va te violer. » Ce sont les
menaces proférées, lundi soir, par un homme aux mains gantées à une
étudiante de Nanterre plaquée contre le mur, à la sortie de son cours de
danse. L’agresseur lâche l’adresse de la jeune femme pour prouver qu’il
est sérieux. Puis s’en va.
C’est la deuxième agression d’une
militante de l’Unef, quatre jours après celle de Roxanne (1),
syndicaliste à Paris-I. En sortant de son appartement, jeudi, elle a été
attaquée au cutter et a reçu les mêmes invectives. «Quelqu’un
m’attendait en bas de l’escalier et m’a collée au mur. Il faisait
sombre, je ne voyais pas son visage mais il avait des gants. Il m’a
menacée, puis m’a porté deux coups, au visage et à la gorge.» Après une
hospitalisation, six points de suture et une ITT de cinq jours, Roxanne
est revenue à la fac. «Arrêter l’Unef ? Il n’en est pas question.» La
jeune femme de vingt ans est plus que jamais convaincue de poursuivre
ses combats syndicaux, «pour faire comprendre à tous les étudiants que
les groupes d’extrême droite ne sont pas des partis comme les
autres».Car c’est dans un contexte particulier que ces violences sont
survenues. Le 14octobre, trois jours avant l’agression de Roxanne, des
échauffourées – pour une banale histoire de collage d’affiches – ont eu
lieu avec la Fédé Paris-I, une corporation apolitique régulièrement en
conflit avec le syndicat étudiant. «À un moment, ils ont amené une barre
de fer et l’ont lâchée par terre. Je l’ai ramassée et leur ai dit
qu’ils étaient malades, qu’on n’était plus dans les années 1970»,
raconte Émilien, le président de la section locale de l’Unef. Mais une
vidéo de la scène est mise en ligne, sans le son, par la Fédé qui fait
croire à une menace de l’Unef à l’encontre des étudiants. «Dès la
publication sur YouTube, les premiers à relayer sont les médias
d’extrême droite. C’est là que les menaces ont commencé.» Deux plaintes
ont été déposées, par Émilien contre l’auteur de la vidéo pour
diffamation, et par l’Unef suite à l’agression de Roxanne. Une troisième
le sera après les violences contre la militante de Nanterre. La police
dit prendre l’affaire «très au sérieux».
(1) Le prénom a été changé.
L’intersyndicale reconstituée. À l’université Paris-1, une
intersyndicale (Unef, Snesup, CGT et Solidaires étudiants) s’est
reconstituée après l’agression de jeudi soir. Elle veillera à combattre
toutesles violences à l’encontre des militants progressistes. Pour
autant, «nous ne comptons pas capitaliser sur une agression sans
connaître les résultats de l’enquête», précise Émilien, de l’Unef. Le
syndicat poursuit ses campagnes, notamment celle pour une rallonge
budgétaire.
Benoit Delrue
http://www.humanite.fr/

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