Municipales 2014
A Toulon aussi, l'Humain
d'abord
Tel est l'objectif du Front de gauche en appelant les
Toulonnais qui subissent les politiques d'austérité et les pires régressions
sociales à se rassembler pour sanctionner les formations qui ont engagé le pays
dans la voie de la soumission aux exigences des marchés financiers et aux
abandons de notre souveraineté. Ce qui n'est pas renoncer à construire une
Europe fraternelle, pacifique, avant tout sociale, solidaire, démocratique et
écologique. Tout reste à faire.
Sanctionner également un FN qu'on a vu à l'œuvre et qui va
montrer patte blanche pour laisser croire qu'il serait devenu progressiste et
authentiquement républicain. Ici nous l'avons essayé, il faut juste s'en
souvenir et gratter le fond de teint qui recouvre leur visage. Leurs idées,
légitimées par la droite, ont progressé dans l'opinion et le très fort
mécontentement généré par la politique gouvernementale, ont fait le reste,
comme on l'a vu à Brignoles !
Falco a beau troquer la faconde graveleuse d'Arreckx pour un
profil plus sobre qui fasse oublier l'épisode précédent, Toulon a besoin de
retrouver des couleurs, besoin de changements en profondeur pour recréer des
activités industrielles, développer les services publics, stopper les
privatisations, au lieu de miser sur le tout-tourisme et le tertiaire, donc
pour de vrais perspectives d'emplois pour toutes les populations fragilisées
par les abandons successifs de nos industries.
Songeons que, dans la rade, même s'il ne s'agit pas de rêves
nostalgiques qu'on souhaiterait reproduire, il y a eu jusqu'à 11 000 salariés à
l'Arsenal et 10 000 aux Chantiers de La Seyne avec les sous traitants,
majoritairement ouvriers. Un emploi stable en induisant quatre autres dans les
PME, les commerces, les services. Les choix politiques libéraux les ont
sacrifiés. Merci Mr. le sénateur-ministre.
C'est tout un tissu industriel qu'il faut reconstruire, non
pas à l'identique mais en l'adaptant aux nécessités actuelles et futures. Ce
sont bien les mêmes qui avaient décrété que nous avions trop d'industries
navales, trop de sidérurgie, de textiles, d'industries de raffinage etc.
Comme si, s'agissant de transports maritimes, l'avenir n'était
pas à leur développement, donc au renouvellement des flottes marchandes et
militaires (à moins d'abandonner la maîtrise de notre défense nationale, ce qui
est en train de s'opérer). Oui mais la construction des navires, comme de tant
d'autres productions, est concentrée en Asie du Sud-Est à plus de 80% ! La
main d'œuvre est moins chère pour les commanditaires. Et l'exploitation y est
encore plus inhumaine !
Alors Mr le maire :
Y a-t-il moins de chômeurs à Toulon et dans
l'agglo ? C'est tout le contraire.
Les inégalités y seraient-elles moins nombreuses ?
Elles ne cessent de se creuser.
Les besoins en logements sociaux ? Ils
s'accroissent. Les listes d'attente s'allongent.
Les transports urbains ? Inadaptés et trop chers.
Le tram est abandonné. La gratuité à conquérir.
La santé : le nouvel hôpital manque de moyens, le
privé se développe.
La reconquête industrielle ? Elle n'est pas à
l'ordre du jour. La droite a d'autres visées.
L'agriculture de proximité ? Elle disparaît. On
exproprie les dernières exploitations familiales..
L'aménagement du territoire ? Il favorise des
projets touristico-immobiliers de luxe.
La petite enfance ? Le manque de structures est
flagrant.
On pourrait poursuivre l'examen de tous les secteurs dont
s'occupe la ville (ou TPM ou le département), non pas pour porter un jugement
négatif de principe, mais pour refuser l'autosatisfaction qui conduit à la
résignation, à une sorte de plébiscite en faveur de ceux qui sont les plus
connus et qui paraissent avoir le plus de chances d'être élus.
Cette participation citoyenne, pour ne pas qu'elle reste une
formule « tarte à la crème » est le fondement de la démarche que le
FdG entreprend en invitant les Toulonnais à s'investir dans cette campagne pour
que leur voix soit entendue et leurs besoins pris en compte. Pour qu'ils
participent à l'élaboration du programme pour lequel ils voteront.
C'est en fonction de leur engagement AVANT le vote et dans
leur mobilisation le jour du vote que dépendent non seulement le résultat mais
les chances que quelque chose change en faveur de celles et ceux qui ont le
plus besoin d'élus qui portent leur volonté, leurs besoins sociaux qu'ils
auront contribué à formuler. Le contraire du chèque en blanc.
C'est pourquoi le FdG et ses militants, s'ils ont des idées,
entendent construire avec le plus de Toulonnais possible le projet pour
Toulon qui ne peut pas être déconnecté du contexte national et européen.
Moins il y a de croissance, plus il y a de pauvres et de précarité, moins les
communes peuvent faire face aux conséquences sociales. Les choix deviennent
encore plus difficiles.
Une majorité municipale peut accepter et se résigner à
réduire ses réalisations notamment sociales ou résister, en lien avec les
luttes, à ce qui ne relève pas de la fatalité mais uniquement de choix
politiques.
Falco va nous servir « son » bilan qui se résume
à : ici on résiste mieux qu'ailleurs...grâce à TPM ». Il
va se faire le chantre d'une gestion prudente et économe. Au détriment de la
prise en compte des besoins sociaux qui explosent et du développement des
services publics que l'UMP s'était employé à dégraisser, à privatiser. Fillon
-qui a les faveurs de Falco- ne fait pas mystère qu'il faut aller beaucoup plus
loin et plus vite. On est prévenus.
Dernier mandat ?
C'est ce qui circule à Toulon. Falco à 66 ans, n'a-t-il pas
suffisamment occupé de fonctions politiques importantes, cumulé de
mandats depuis près de 40 ans ? Aujourd'hui il est encore sénateur, maire
et président de TPM. Une bonne retraite l'attend.
L'opinion est acquise au renouvellement nécessaire de tous
ces mandarins de la politique accrochés à leur pouvoir et aux privilèges de
leurs fonctions. Privilèges qui ne concernent pas, bien entendu, l'immense
majorité des élus locaux qui, eux, ne vivent pas de leur engagement au service
de la collectivité tout en y consacrant beaucoup de temps. Pas plus de deux
mandats, renouvelables une fois : du sang neuf, les femmes à parité,
davantage de jeunes, d'ouvriers et d'employés. Le vote des étrangers.
Il serait d'ailleurs naturel que Falco pense à sa succession.
Dans son entourage, on verrait bien Patrick Heintz l'actuel et inamovible directeur général des
services du conseil général, promu par...Arreckx, resté sous Falco et toujours
en poste sous Lanfranchi. C'est dire s'il a de l'expérience, s'il en a vu et
s'il en sait des choses .
L'UMP ne peut que se féliciter de sa compétence et de sa
fidélité au service de leurs objectifs que son premier patron formulait
ainsi : « faire du Var la Californie de l'Europe ».
(Celle des USA est au bord de la faillite..) Autrement dit attirer dans le Var
une clientèle fortunée qui s'y installe à l'année ou pas mais qui ait beaucoup
d'argent à dépenser.
Ce ne serait pas franchement du renouvellement mais de la
continuité dans la lignée de ses maîtres à penser qui lui font confiance pour
la mise en actes. Rien ne changerait...quel que soit le successeur.
Raison supplémentaire pour aborder cette campagne sans aucun
complexe comme des porteurs d'idées neuves et d'une volonté politique qui place
l'humain au centre, et non pas la finance.
Notre ambition :
faire de Toulon une ville solidaire où le « vivre ensemble »
trouvera des traductions concrètes parce que notre sensibilité nous
conduit à penser d'abord à toutes les catégories sociales les plus défavorisées
assaillies de problèmes au quotidien qui seront LA priorité, ce qui ne signifie
pas l'exclusivité.
René Fredon
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire