Un an, ou presque, que des dizaines de familles Roms se sont
installées sur un des parkings de l’université de Lille-I. Rapidement,
des problèmes ont surgi, liés au climat délétère qui règne partout à
leur égard. Un collectif de solidarité Roms, constitué par plusieurs
associations politiques de jeunesses et des syndicats étudiants, s’était
alors formé, se battant quotidiennement pour améliorer leur situation,
pour tenter de favoriser leur intégration. En témoignait un reportage
intitulé « Parking de la solidarité », paru dans cette page le 11 juillet dernier.
Mais la préfecture du Nord a tout fichu par terre. Lundi 28 octobre,
les familles ont été expulsées par un imposant dispositif de forces de
l’ordre. Les membres du collectif – dont deux ont été interpellés – ont
été maintenus encerclés par les CRS à quelques encablures du camp, sans
pouvoir porter assistance aux familles. Après deux heures d’attente, ils
ont été laissés dans une très relative liberté de mouvement et ont pu
rejoindre les familles, parquées à l’extérieur du camp et surveillées
par la police. Les caravanes ont été emportées par des dépanneuses. Il
aura fallu l’intervention du père Arthur, prêtre lillois engagé en
faveur des Roms, pour que les enfants puissent être évacués. Les parents
ont suivi, poussant des chariots où étaient entassées toutes leurs
affaires. Toutes et tous se sont regroupés sous le pont de la station de
métro Quatre-Cantons, toujours sous surveillance policière, mais aussi
sous celle de quelques agents du métro… Encore des heures d’attente. Une
tempête est annoncée, mais la météo est finalement plus clémente que la
préfecture. Elle a dépêché sur place un officier de la police roumaine.
Les contacts se sont établis sans heurts, pendant que les enfants
jouaient avec les membres du collectif, plus nombreux qu’aux aurores.
Distribution de nourriture, de lait, d’eau et de couches pour bébé.
C’est finalement le syndicat SUD Solidaires qui hébergera pour la nuit
la trentaine de familles sans endroit où dormir dans ses locaux de la
nouvelle bourse du travail de Lille-Fives.
Mardi 29 octobre, les familles Roms ont tenté d’investir l’ancienne
bourse du travail de Lille, avant d’en être de nouveau délogées par la
police, faute d’un accord avec la maire socialiste. Une nouvelle nuit
s’annonce à la nouvelle bourse du travail de Fives, en attendant que la
situation s’améliore. Mercredi 30 octobre. Ce qui reste le plus
incroyable dans cette histoire, c’est l’extraordinaire dignité de toutes
et de tous, aux antipodes de l’inhumanité de la procédure dont ils sont
les victimes.http://www.humanite.fr/

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