Le Conseil constitutionnel a adressé vendredi une fin de
non-recevoir aux industriels, et à Schuepbach en particulier, intéressés
par les gaz et pétrole de schiste en France. La fracturation
hydraulique reste bel-et-bien interdite, la loi en question est jugée
conforme à la constitution.
Saisi par la multinationale texane Schuepbach d’une Question
Prioritaire de Constitutionnalité (QPC) visant à invalider la loi, le
Conseil Constitutionnel a validé la loi et donc l’interdiction de la
fracturation hydraulique. "Avec cette décision, l'interdiction de la
fracturation hydraulique est générale et absolue. (...) La loi du 13
juillet (2011) est désormais juridiquement inattaquable", a estimé le
ministre de l'Ecologie, Philippe Martin. La porte est plus que jamais
"fermée à double tour" pour les industriels, a estimé en écho
l'eurodéputé écologiste José Bové.
Le Parlement avait tranché en 2011 en votant une loi interdisant la
fracturation hydraulique, la seule technique rodée à disposition des
industriels pour rechercher et exploiter ces hydrocarbures. Les permis
de recherche nécessitant le recours à cette technique, qui consiste à
créer des fissures dans les roches riches en hydrocarbures en injectant à
haute pression un mélange d'eau, de sable et d'adjuvants chimiques,
avaient été abrogés en raison de son impact environnemental. L'avocat de
la société texane avait estimé que l'annulation des permis constituait
une application "trop rigoureuse" du principe de précaution. Le Conseil
constitutionnel a lui estimé que ce grief ne peut être retenu dans le
cas d'une "interdiction pérenne" comme c'est le cas pour la fracturation
hydraulique.
Le parti de gauche salue
cette décision comme une victoire. "C’est une énorme défaite pour les
multinationales et pour tous ceux qui, du Medef au gouvernement,
voulaient relancer l’exploitation de ces hydrocarbures. Après cette
victoire, le Parti de Gauche demande au gouvernement d’aller jusqu’au
bout désormais et de tenir les promesses faites par François Hollande
lors de la première conférence environnementale en annulant tous les
permis de recherche. Il est plus que temps d’enterrer ce débat et de se
donner enfin les moyens d’une vraie transition énergétique !"
Les Verts appellent
à poursuivre le mouvement : "Il faut dorénavant fermer définitivement
la porte aux gaz et pétrole de schiste qui représentent une menace
imminente pour le climat, l’eau, l’environnement et la santé des
riverains. Pour ce faire, EELV appelle le Ministre Philippe Martin à
abroger les permis d’exploration et d’exploitation d’hydrocarbures déjà
attribués."
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